oip@oipbelgique.be

Santé

L’accès aux soins de santé dans les prisons est catastrophique. Dès​​ 2008​​ et encore dans sa dernière​​ notice 2016, l’OIP dénonçait l’organisation et la pratique des soins de santé en milieu pénitentiaire qui constituaient déjà autant de violations du droit à la santé des détenus.

Du manque de personnel qualifié et disponible à l’absence de véritable permanence médicale la nuit ou le week-end en passant par la qualité de soins insuffisante; force est de constater qu’aucune amélioration globale des soins médicaux en prison n’a pu être observée en dix ans.

Pour rappel, un bilan alarmant de l’état des soins de santé dans les prisons belges avait été dressé par le Centre fédéral d’Expertise de Soins de santé en octobre 2017 :

  • La moitié de la population carcérale se dit en mauvaise santé : les détenus consultent en moyenne 18 fois par an un médecin généraliste et trois fois un psychiatre ;
  • La durée des consultations est souvent très faible : parfois deux à quatre minutes par patient ;
  • Les délais pour rencontrer un spécialiste sont longs : deux mois pour une consultation avec un dentiste.

Le manque de personnel est criant et les médecins qui exercent en prison n’ont souvent que quelques minutes à accorder à chaque détenu. Le service psychosocial est en sous-effectif dans la quasi-totalité des prisons du pays.

Certaines maladies sont anormalement présentes au sein des établissements pénitentiaires : seize fois plus de tuberculoses, cinq fois plus de HIV, sept fois plus d’hépatite C en prison qu’à l’extérieur…

La carence est encore plus problématique en termes de soins psychiatrique : les annexes psychiatriques des prisons sont surpeuplées de personnes qui devraient pourtant être transférées vers des centres de soins. Les psychiatres sont débordés et trop peu nombreux.

Le taux de suicide en prison est sept fois plus élevé que dans la société libre.

Articles et communiqués de presse liés