oip@oipbelgique.be

Le 23 janvier 2019 dernier, une question a été posée à monsieur le Ministre GEENS en commission parlementaire quant à l’accès aux soins dont bénéficient les détenus (notamment en termes de temps d’attente et d’accès aux soins psychiatriques), par madame Annick LAMBRECHT (sp.a), députée fédérale.

Le Ministre a répondu, de manière particulièrement succincte, que les détenus ont la possibilité à tout moment de demander une consultation chez le médecin de la prison ou chez un spécialiste et qu’au contraire des consultations de santé mentale, il n’y a pas de listes d’attente chez les médecins des prisons.

Madame LAMBRECHT s’est contentée de cette réponse laconique pour conclure qu’ « Il n’y a donc apparemment pas de problèmes spécifiques »

L’accès aux soins de santé dans les prisons est pourtant, contrairement à ce qu’expose monsieur le Ministre GEENS, catastrophique.

Pour rappel, un bilan alarmant de l’état des soins de santé dans les prisons belges avait été dressé par le Centre fédéral d’Expertise de Soins de santé en octobre 2017.

L’OIP tirait d’ailleurs encore la sonnette d’alarme pour la prison de Lantin il y a un an déjà.

Le manque de personnel est criant et les médecins qui exercent en prison n’ont souvent que quelques minutes à accorder à chaque détenu. Certaines maladies sont anormalement présentes au sein des établissements pénitentiaires : seize fois plus de tuberculoses, cinq fois plus de HIV, sept fois plus d’hépatite C en prison qu’à l’extérieur…

La carence est encore plus problématique en termes de soins psychiatrique (ce que le Ministre reconnaît à demi-mots) : les annexes psychiatriques des prisons sont surpeuplées de personnes qui devraient pourtant être transférées vers des centres de soins. Les psychiatres sont débordés et trop peu nombreux. Le taux de suicide en prison est sept fois plus élevé que dans la société libre.

Qui peut croire qu’il n’y a pas de « problème spécifique » ?

Renvois :