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Dans une lettre du 20 décembre 2022, la Commission de surveillance de la prison de Saint-Gilles alerte les autorités sur la situation absolument dramatique que connaît actuellement la prison.

Ainsi, les conditions de détention pour les détenus et de travail pour le personnel sont pires que jamais et se dégradent de jour en jour :

  • Les douches ne sont plus organisées systématiquement (par manque d’effectif, les journées de grève ou à cause de pannes de boiler), les draps ne sont pas lavés plus d’une fois par mois. Les préaux n’ont pas lieu tous les jours, les visites sont régulièrement annulées et les détenus ne reçoivent plus de vêtements ou de linge de l’extérieur les jours de grève et les jours de service minimum ;
  • Les services externes n’ont plus la possibilité de voir les détenus dans la partie cellulaire et sont fortement limitées dans leur possibilités d’accompagnement. A titre d’exemple, une personne toxicomane qui a fait une demande de suivi psychologique dans le cadre de son assuétude enseptembre 2022 est toujours sur liste d’attente;
  • Régulièrement, les transferts au palais sont annulés, compromettant le droit des détenus à comparaître personnellement aux audiences au palais de justice;
  • Toutes les activités telles que la bibliothèque et le fitness sont annulées jusqu’au 6 janvier 2023 minimum;

Selon la Commission de surveillance, les conditions de détention sont telles qu’elles peuvent être qualifiées de traitement inhumain et dégradant au sens de l’article 3
de la CEDH. De même, la suppression répétée des visites auxquelles les détenus ont droit est constitutive d’une violation de l’article 8 de la CEDH.

La Commission de Surveillance de la prison de SaintGilles estime que l’Etat belge se rend coupable de violations des droits fondamentaux des détenus et appelle tant le bourgmestre que les juges d’instructions à visiter la prison afin de prendre l’ampleur du drame qui s’y déroule.

L’OIP est solidaire des constats effectués par la Commission de surveillance et dénonce  les violations des droits fondamentaux des détenus et le manque total de sérieux avec lequel l’Etat Belge traite la situation actuelle.