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La surpopulation carcérale est à nouveau en augmentation en Belgique, selon des chiffres de l’administration pénitentiaire. En mars 2017, il y avait 10 723 détenus pour 9216 places.

La surpopulation carcérale fait l’objet de nombreuses critiques depuis des années. Ce problème a encore été dénoncé récemment par l’OIP dans sa dernière Notice 2016 (voir p. 23 et suivantes de la Notice).

Les causes de la surpopulation carcérale sont multiples : détention préventive, extension du filet pénal, limitation des possibilités de libération conditionnelle…

Cette situation engendre des conséquences désastreuses tant au niveau des conditions de détention qu’au niveau des conditions de travail des agents pénitentiaires. C’est la raison pour laquelle, régulièrement, certains bourgmestres (notamment ceux de Saint-Gilles, Forest et Mons) ont menacé de prendre ou ont pris des arrêtés de fermeture des établissements pénitentiaires, empêchant ainsi l’entrée de nouveaux détenus.

Malgré ces mesures ponctuelles, aucune réforme d’envergure n’est envisagée afin de reformer notre modèle pénal et la place que l’institution carcérale y occupe.

Alors qu’il est établi que l’augmentation de la capacité carcérale ne règle pas les problèmes de surpopulation, le Ministre de la Justice propose de la création de nombreuses places supplémentaires dont 400 uniquement pour pallier la réduction du nombre de places à Saint-Gilles.

Le Ministre de la Justice annonce à présent vouloir ouvrir le débat sur la détention préventive. Il est plus que temps qu’il s’y attèle.

L’OIP dénonce l’absence de réflexion sur le sens de la prison et l’absence de volonté de mettre en place des réformes structurelles en lieu et place de mesures conjoncturelles dont l’inefficacité est critiquée depuis de nombreuses années, que ce soit par des instances interne (le Médiateur fédéral ou la Cour des Comptes) ou des instances internationales (notamment, le Comité de prévention contre la torture et les traitements inhumains et dégradants).