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L’Observatoire International des Prisons dénonce une fois de plus dans sa notice 2016 la situation du travail carcéral belge [1]. En effet, malgré une volonté de rapprocher les conditions de travail des détenus aux conditions réelles du marché et du droit du travail de l’avant-projet de loi Dupont, la situation reste désastreuse.

La situation d’exclusion produite par l’éloignement physique et mental des détenus n’est plus à démontrer.  En outre, la prison ne leur permet pas non plus de devenir ou de continuer à être intégré dans le monde du travail. Robert Castel proposait ainsi  de définir la désaffiliation[2] comme le résultat d’un processus à deux variables : les liens sociaux et le travail. Un individu serait alors désaffilié lorsqu’il n’est plus inséré professionnellement ni intégré socialement.  « Cette ré-affiliation fantasmée, entre désirs d’amitiés, d’amour, de travail, de famille, forme un versant subjectif de la condition de celui qui, sans souci, sans devoir, – sans droit ? – a le sentiment de ne pas avoir de vie ». [3]

L’OIP invite donc à repenser le travail carcéral en vue de limiter la désaffiliation totale des détenus et de tendre plutôt vers leur ré-affiliation.

Pour de plus amples informations sur l’état de la situation carcérale belge, nous vous invitons à consulter la notice 2016. (ire Des Prisons Section Belge p. 115

 

[2] CASTEL R.,1995, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris, Fayard.

[3] CHANTRAINE G.,2003, « Prison, désaffiliation, stigmates. L’engrenage carcéral de l’« inutile au monde » contemporain », Déviance et Société, vol. vol. 27, no. 4, pp. 363-387.