oip@oipbelgique.be
Pensions des magistrats et exécution des courtes peines : instrumentalisation et prise d’otage
Nous, citoyen·ne·s, nous engageons à soutenir les greffes et directions qui refuseront l’écrou des 4000 personnes menacées d’être emprisonnées à la suite de la réponse musclée de la magistrature aux mesures du gouvernement Arizona concernant leurs pensions.
Lien vers la pétition : https://framaforms.org/des-pensions-contre-des-ecrous-petition-1744885784
Alors que nous sommes confrontés à une inflation carcérale inédite due, pour majeure partie, à une surutilisation de la peine de prison par les magistrats du siège (plus de 13.000 personnes en prison depuis le début de l’année 2025), le ministère public avait décidé de suspendre la mise à exécution de certaines peines d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans. Autrement dit, des personnes condamnées à des peines devant être exécutées en prison attendent chez elles de recevoir leur billet d’écrou, qui leur sera envoyé quand le ministère public considérera qu’il y a à nouveau assez de places. Ces personnes, et leurs familles, vivent dans une incertitude totale et ne peuvent mener aucun projet de réinsertion.
Ce 16 avril 2025, le ministère public a annoncé qu’en réaction aux mesures décidées par le gouvernement Arizona, qui entraîneront notamment des conséquences défavorables pour leur pension, ces 4000 personnes seront envoyées, en même temps, dans des prisons surpeuplées.
En d’autres termes, on envoie ces personnes dans des conditions de détention inhumaines, en ayant conscience que leur présence dégradera encore davantage les conditions de détention de toutes les personnes détenues et les conditions de travail de tout le personnel actif en prison : personnel pénitentiaire, personnel de soins de santé, personnel actif dans la réinsertion, services externes d’aide aux justiciables, avocats…
Nous, citoyen·ne·s, refusons la hiérarchisation des vies qui permet à la magistrature d’instrumentaliser le sort de 4000 personnes pour préserver son pouvoir d’achat. Nous
refusons qu’une population vulnérable visée par la justice pénale fasse les frais de cette prise d’otages. Cette décision démontre, à nouveau, que l’incarcération n’est pas corrélée à une augmentation de la criminalité ou de la dangerosité des auteurs/trices, mais bien à des décisions politiques.
Nous nous engageons à soutenir les greffes et directeurs qui refuseront l’écrou des 4000 personnes menacées par la réaction de la magistrature aux mesures de la coalition Arizona.
Une initiative portée par la section belge de l’Observatoire International des Prisons.