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Depuis des mois, les agents pénitentiaires des prisons bruxelloises partent en grève en moyenne une fois par semaine pour 24h00….avec les conséquences désastreuses qu’on connaît sur la vie des détenus.

Depuis des mois, les détenus de St-Gilles et de Forest ne savent pas à quel directeur s’adresser…

 

Ces derniers ont déjà la tête à la gestion du beau village pénitentiaire de Haren, mégaprison privée (louée à l’Etat pour un prix exorbitant), qui vient d’ouvrir malgré des dysfonctionnements inquiétants (portes coincées, plantages informatiques, manque cruel de personnel,….).

Cette semaine, 70 directeurs de prison ont signé une lettre parue dans le journal « De Standaard » et y affirment que les conditions de vie dans les prisons ne sont plus acceptables et qu’ils ne peuvent plus cautionner la violation au quotidien des droits des détenus, maintenant par ailleurs dans chacun de leurs établissements un régime strict générateur de tensions.

Cette semaine, durant plusieurs jours, les détenus de St-Gilles n’ont pas eu accès au préau, pas eu de visites, pas pu avoir d’entretiens avec les intervenants sociaux.

Cette semaine, les détenus de St-Gilles n’ont pas pu recevoir de linge de leurs proches ; manque d’agents.

Cette semaine, une partie du plafond de l’aile A s’est effondré. Il n’y a plus d’argent pour rénover, tout est parti dans le partenariat avec le privé pour la construction et la gestion de la prison de Haren…

Cette semaine, seuls 5 agents étaient présents pour toute l’annexe psychiatrique de la prison de Saint-Gilles.

Cette semaine, aucun détenu de l’aile E n’a eu droit à la douche.

 

Lundi, une personne détenue, en détresse, laissée sans soins psychiatriques, s’est immolée dans sa cellule. Hamza est décédé.

 

La semaine prochaine sera pire, dit-on.

 

Une bonne centaine d’agents quitteraient encore Saint-Gilles d’ici la fin de l’année pour la mégaprison de Haren.

La prison de Haren est un désastre, un gouffre financier, une déshumanisation profonde de ses occupants, une illustration effrayante du capitalisme carcéral avec les conséquences qu’on connait notamment sur la nécessité d’incarcérer toujours plus.

Aucune politique pénitentiaire n’a été élaborée avant la construction de ce mastondonte ; Le gouvernement s’est jeté sur ce partenariat avec Cafasso, sans aucune réflexion quant au sens de la peine, sans réfléchir à une possibilité de rénovation des actuelles prisons bruxelloises, se frottant les mains de la revente de ces prisons situées sur des terrains qui s’arrachent à prix d’or….et endettant le citoyen pour au moins 25 ans (durée du contrat avec le privé sur Haren).

L’octroi des procédures de congés pour les détenus de Haren est déjà bloqué.

Les agents de Haren ont annoncé une grève le 7 décembre….

Comment vont se gérer les incidents lors des grèves dans la mégaprison privée de Haren ? La police sera-t-elle en mesure de gérer les bugs informatiques, sera-t-elle en mesure de remplacer 800 agents pénitentiaires lorsque la prison sera remplie ?

Cette semaine, le porte-parole du Ministre Van Quickenborne a fait preuve d’une grande compréhension quant à cette situation et a rassuré chacun en annonçant des capacités supplémentaires par la construction de nouvelles cellules en gardant les anciennes ouvertes.